L’impact des initiatives citoyennes sur la résilience locale

Dans quelle mesure les initiatives citoyennes ont un impact sur la résilience locale? De quelles initiatives parlons-nous, de quelle résilience s’agit-il, à quel impact nous intéressons-nous ?

1. LES INITIATIVES CITOYENNES

Cette analyse se base sur deux objets d’étude principaux – les Quartiers Durables Citoyens (QDC)en les intégrant dans  plus largement dans une étude des « initiatives citoyennes », dont voici quelques ébauches de définitions empruntées à des recherches précédentes.

Les Community-based inititatives

Le projet « TESS-Research for low carbon initiatives » (mentionné plus bas en détails) a établi sa définition de travail sur les « community based initiatives » comme étant :

  • Initiées ou cordonnées par des acteurs de la société civile, des individus ;
  • Qui ont reçu de l’argent public ou non ;
  • Qui sont sans ou avec but lucratif, mais avec un objectif global de servir la société
  • Actives depuis au moins un an ;
  • Localisées dans une ville, ou à la campagne, l’accent étant sur l’initiative et non sa situation géographique ;
  • Actives dans au moins un des quatre domaines suivants : alimentation, transport, énergie, déchets (TESS 2017).

L’innovation sociale

Les initiatives citoyennes sont aussi fréquemment inclues dans un pan plus large de la recherche concernant l’innovation sociale, voire les innovations sociales. Celles-ci peuvent par exemple prendre les dimensions suivantes :

  • « Satisfaction des besoins humains non encore satisfaits, car ils ne sont pas ou ne sont plus perçus comme importants pour le marché, ou l’État, ou encore un autre agent collectif. Ce sont en premier lieu les besoins « de base » qui sont pris en compte, mais en acceptant que leur définition soit contextuelle et puisse varie r selon les sociétés et les communautés (dimension, « contenu», ou « finalité » de l’innovation sociale) ;
  • Changements dans les relations sociales, en particulier par rapport à la gouvernance, qui devraient permettre la satisfaction des besoins, mais également l’amélioration de la participation des groupes exclus à la prise de décision (dimension du processus de l’innovation sociale) ;
  • Augmentation de la capacité sociopolitique et de l’accès aux ressources nécessaires à la matérialisation des droits, à la satisfaction des besoins humains et à la participation (dimension d’empowerment — activation — et relation d’agence de l’innovation sociale) » (Hillier, Moulaert, and Nussbaumer 2004, 8)

Elles sont généralement composées des éléments suivant qui interagissent et se complètent : idées créatives avec actions innovatrices, changements organisationnels avec initiatives individuelles – y compris des leaderships, dialectique entre l’histoire et le changement contemporain, besoin de transformation de dynamiques de gouvernance à plusieurs échelles de la société(Hillier, Moulaert, and Nussbaumer 2004).

2. LA « RESILIENCE LOCALE » ?

Le Développement durable

« Le développement durable, c’est s’efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures » (Brundtland 1987, 37). En tout état de cause, le développement durable propose une approche de « développement », c’est-à-dire ancré dans le paradigme économique de la croissance, qui combine les piliers – et donc les enjeux – économiques, environnementaux et sociaux.

Certains auteurs prônent que le développement durable au niveau de la ville, « la ville durable », est une utopie.  En effet, en cherchant à se développer dans ses limites administratives, la ville se repose lourdement sur son environnement pour satisfaire ses besoins : alimentation, eau, énergie, sol, matières premières et également transformées. De plus, la durabilité s’engageant dans une temporalité longue, une série de perturbations multiples et complémentaires peuvent émerger : des interactions entre des usages parfois incompatibles, des fluctuations des ressources nécessaires à son fonctionnement  ou de l’environnement qui l’entoure(Toubin et al. 2012).

Malgré cela, la notion de durabilité dans la ville ou la « ville durable » ont longtemps été le cadre de référence, notamment en ce qui concerne les QDC.

Les appels à projets QDC se présentent comme ancrés dans la notion de développement durable. Dans l’objectif des appels à projets cette notion a lentement évolué vers la notion de changement de comportement(2012), d’évolution vers une société durable(2013), avant d’y inclure la démarche citoyenne et collective, (2014),  et de lien social, la convivialité et bien-être (2016) (voir ANNEXE 1: ANALYSE DES OBJECTIFS DES QDC (2008-2016)).

Dans les objectifs mêmes des QDC, on retrouve la notion d’action au niveau du quartier « pour s’inscrire dans la réalité planétaire » (2008,2009,2010). En 2011, les QDC apparaissaient comme permettant de traiter les questions environnementales et urbaines dans des relations de proximité et de convivialité, ils visaient la transformation des comportements individuels et la création d’actions et de biens d’intérêt collectifs. La notion de (d’action au niveau du) quartier est renforcée en 2012 en insistant sur les trois piliers du développement durable avec mise en œuvre effective. A partir de 2013, la définition se simplifie pour se limite à la notion de quartier influençant sur la région, mais aussi en étant connecté aux autres quartiers (2013). Les objectifs durables des QDC évoluent ensuite pour insister sur la notion collective et de quartier (2014,2016) (voir ANNEXE 1: ANALYSE DES OBJECTIFS DES QDC (2008-2016)).

Alors même que le développement durable ou la ville durable en tant que tels ne sont définis qu’en 2012, entre 2008 et 2013, les modalités de l’appel permettent d’identifier les défis à relever, ceux-ci sont principalement environnementaux (Préserver les ressources naturelles, promouvoir la construction durable , économiser l’énergie, valoriser le patrimoine, développer et préserver la biodiversité, rationaliser les consommations , diminuer les déchets , améliorer la qualité de l’air et réduire les nuisances en /se déplaçant autrement). Les défis sociétaux  se concentraient sur les modalités de « vivre ensemble » et « habiter un quartier dense et actif ». En 2012 et 2013, les défis comprenaient aussi le travail sur les frontières. Pour ce qui est du volet économique du développement durable, il restait encore faible, avec cependant l’ajout de l’aspect « local » à la consommation en 2012. Enfin, en 2012, un des défis, qui pourrait être attaché au volet social ou à un aspect plus méthodologique, était d’identifier collectivement les défis (voir tableau ci-dessous).

  2008,2009,2010 2012 2013
Environnement Préserver les ressources naturelles x x x
promouvoir la construction durable x x x
Economiser l’énergie x x x
Valoriser le patrimoine x x x
Développer et préserver la biodiversité x x x
Rationaliser les consommations x x x
Diminuer les déchets x x x
Améliorer la qualité de l’air et réduire les nuisances en /se déplaçant autrement x x x
Société Vivre ensemble (solidairement) x x x
Travailler sur les frontières x x
Habiter un quartier dense et actif x x x
Identifier collectivement des défis   x  

Entre 2014 et 2016, les modalités se sont focalisées non pas sur les défis mais des exemples d’actions concrètes menées ou à mener, couvrant  les trois piliers du DD de manière assez transversale et non clairement identifiée à un seul des piliers (voir représentations ci-dessous).

D’une certaine manière, la contribution des QDC à la ville durable est donc envisagée de manière de plus en plus intégrée au fur et à mesure des années.

La contribution des QDC à la ville durable est identifiée de manière la plus claire et franche dans les modalités de l’appel de 2013. « Comment rendre la ville à la fois plus viable et plus vivable, en un mot plus « durable » ? Défi de taille sachant que la majorité des citoyens de la planète habite en ville ! La réflexion sur de nouveaux modes de vie en ville s’impose. La « ville durable » n’est pas un concept défini et immuable. La « ville durable » est donc plutôt un projet, un chemin, un référentiel pour l’action. Elle peut prendre mille formes et doit naître du dialogue et de l’imaginaire collectif citadin, loin de tout modèle standardisé. Elle doit pouvoir évoluer, s’adapter et innover[2]. La ville durable est d’abord un cadre « où prennent sens des projets collectifs visant à répondre socialement à la question du développement économique et de l’héritage […] légué aux générations futures»[3]. » (Bruxelles Environnement 2013, 2).

En 2016, Bruxelles environnement a fait évolué le cadre de son appel à projet, en ouvrant le champ à l’intégration du concept de « résilience de la ville » formulée dans le cadre global de l’appel à projet « Inspirons le quartier » : « les thématiques couvertes par le développement durable et les défis à relever sont nombreux : développer la résilience de la ville, relocaliser, diminuer les déchets, favoriser une alimentation plus saine, notamment par la production, préserver la biodiversité en ville, réduire la pression automobile, se réapproprier les espaces publics… De tels projets doivent aussi permettre le mieux vivre ensemble, la solidarité avec les personnes isolées ou socialement fragilisées, et les initiatives intergénérationnelles. Une plus-value environnementale est obligatoire dans chaque projet. » (Bruxelles Environnement 2016, 2). Peut-être cela va-t-il dans le sens de la proposition de Catherine Marion de faire évoluer les QDC vers des « Quartiers Résilients Citoyens »…(Marion 2016, 92)

La résilience face au(x) changement (s)

La notion de résilience et son utilisation est croissante depuis quelques années auprès de scientifiques , responsables politiques, acteurs économiques et acteurs de la société civile (Carton, Stevens, and Servigne 2013). Dans la sphère institutionnelle, c’est un rapport du Groupe de haut niveau du Secrétaire général de l’ONU sur la viabilité mondiale qui l’a entériné en 2012 (ONU 2012). Pourtant cette notion utilisée de plus en plus à profusion couvre une série définitions et perspectives par rapport au changement climatique ainsi que des notions adjacentes qui rendent sa compréhension floue et/ou complexe: résistance, stabilité, persistance, constance, robustesse, récupération, efficacité, adaptation et transformation (Carton, Stevens, and Servigne 2013).

Une des définitions les plus connues est donc devenue « la capacité d’un système à absorber une perturbation et à se réorganiser tout en conservant essentiellement les mêmes fonctions, la même structure et les mêmes boucles de rétroaction et donc la même identité » (Carton, Stevens, and Servigne 2013, 3). Cependant, cette définition impose une forme de stabilité ou « retour à la normal ». Un autre attribut est alors la « transformabilité » qui permet au système de se réinventer lorsque les contraintes écologiques, sociales et donc politiques l’imposent. A cela s’ajoute un dernier attribut, l’ « adaptabilité », la capacité des acteurs à influer sur les aspects de la résilience (Carton, Thevard, and Sinaï 2013).

Résilience et Transition

Le terme de résilience par rapport à la manière dont la société se prépare à des chocs éminents (notamment au choc pétrolier) est relativement récent auprès du grand public et doit son succès dans son utilisation, notamment au mouvement des villes en Transition (Hopkins 2010). Le mouvement définit son approche faisant suite à divers travaux et écoles mettant en avant l’arrivé inévitable d’un pic pétrolier (Rapport  de Robert Hirsch au Département de l’Énergie du gouvernement des États-Unis d’Amérique), et le réchauffement climatique (Rapport de Nicolas Stern au gouvernement britannique) qui forment la base même du mouvement des villes en transition. En parallèle, elles suivent des scénarios de Tim Jackson annonçant l’augmentation des conflits sociaux, les problèmes du monde de la finance et les limites du capitalisme vert (Servigne 2011).

Dans le mouvement de la Transition, la résilience «  désigne  […]  la  capacité  d’un écosystème à résister aux chocs et aux changements. » (Servigne 2011, 11).  Face à ces constats, l’approche des Villes en transition, notamment en Belgique et tel que présenté par le Réseau des villes en transition, se base sur des principes transversaux, avec des visées « d’’actions  positives,  concrètes  et  libératrices » (Servigne 2011, 7), mais non thématiques :

  1. Vision positive
  2. Donner l’accès à une information de qualité et faire confiance aux personnes pour prendre les bonnes décisions
  3. Inclusivité et ouverture
  4. Activer le partage et la mise en réseau
  5. Bâtir la résilience
  6. Transition Intérieure et Extérieure
  7. La Transition fait sens – la solution est de la même taille que le problème
  8. Subsidiarité: auto-organisation et prise de décision au niveau approprié

Ces principes sont aussi complétés par ceux de la permaculture et des systèmes résilients[4].

Ville résilience/Résilience urbaine

A contrario, le terme de résilience « urbaine » ou « locale » implique que la ville est un système par lequel elle peut trouver des solutions face à ses défis. La résilience urbaine est alors « considérée comme la capacité de la ville à absorber une perturbation puis à récupérer ses fonctions à la suite de celle-ci » (Toubin et al. 2012) Dans cette acception, la ville est considérée comme un système fortement complexe, composé de divers éléments, agents ou structures (habitats, activités, infrastructures, populations, gouvernance). La résilience se trouve alors à « la croisée de l’urbanisme, des stratégies de développement et de la gestion des ressources naturelles » (Carton, Thevard, and Sinaï 2013, 5).

Augmenter la résilience urbaine viendrait alors à adopter trois stratégies :

  1. De manière technique« limiter les risques », le degré de perturbation du système par une meilleure capacité de résistance et d’absorption;
  2. De manière organisationnelle « augmenter la capacité de réponse », en accélérant le retour à la normale par une gestion optimisée des moyens et des ressources, et une bonne accessibilité ;
  3. De manière dégradée « être en standby », en assurant la fonction à un niveau de performance plus faible) (Toubin et al. 2012).

On peut alors aussi distinguer deux temporalités pour la résilience :

  • La résilience de temps court : qui passe par  un processus d’amélioration continu en mettant à profit les capacités d’apprentissage et d’adaptation du système face à une perturbation.
  • La résilience de temps long : qui se focalise sur le maintien de ses fonctions principales (prospérité, qualité de vie, attractivité, …)(Toubin et al. 2012).

Le terme de résilience peut alors être défini autant comme un moyen qu’une fin, soit comme « […] un processus qui permet de réduire la vulnérabilité d’un système, soit comme une propriété intrinsèque du système qu’on voudrait pouvoir mesurer et sur laquelle on voudrait pouvoir agir. La définition de la résilience est donc tour à tour, et indistinctement, normative ou instrumentale » (Carton, Thevard, and Sinaï 2013, 7). Dès lors, d’une part toute ville se voit d’être résiliente, mais aussi, elle doit atteindre une norme permettent de lutter contre les changements climatiques et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, cependant, sans définir ces objectifs (Carton, Thevard, and Sinaï 2013).

Ces objectifs pourraient être dans un état de constante évolution, en transformation permanente et donc résilient, étant capable de réagir à chaque choc de manière la plus optimale. Les autres objectifs pourraient être ceux de la « durabilité », qui deviendrait une finalité de la résilience (Toubin et al. 2012). En effet, bien que proposant des alternatives, certains affirment que les approches de résilience restent cependant une conception « néolibérale du retrait de l’État et du déplacement sur l’individu de la responsabilité face aux problèmes sociaux et environnementaux », avec notamment la privatisation du risque et la financiarisation de la biosphère. D’autre part, la résilience suivrait « une conception analogue à celle de la théorie du marché spontanément autorégulateur prônant le retrait de l’État en faveur des agents privés. La pensée résiliente appliquée aux  sociétés implique de la même manière un retrait de l’État et du processus politique traditionnel vers un renforcement du rôle des “communautés” et une décentralisation de la responsabilité » (Carton, Thevard, and Sinaï 2013, 25–26).

Ainsi, certaines des Initiatives proposant des actions alternatives ne visent pas à changer les modes de gouvernance ou le système économique en tant que tel: en choisissant d’être apolitique et pragmatique dans un système de « localisme inclusif » , les initiatives peuvent faire disparaitre la politique comme focus principal et se focaliser sur l’adaptation locale en laissant de côté la réflexion sur les causes politiques et économiques profondes du changement climatique global (Carton, Thevard, and Sinaï 2013).

Action locale, et développement local

Ceci étant dit, tout un pan de la littérature traite non de résilience locale, mais de « développement local », notamment, dans la contribution que les innovations sociales peuvent y avoir.

Il s’agit par exemple de contrer la « dispersion  des  compétences  dans  divers  domaines  de politique de développement urbain et local, manque d’intégration d’échelles spatiales et, en premier lieu, aliénation des besoins des groupes fragilisés dans la société urbaine » (Hillier, Moulaert, and Nussbaumer 2004, 7). Dans ces écoles, et notamment dans l’ « Integrated Area Development », l’approche prônée par l’innovation sociale est de satisfaire les besoins humains dans les rapports sociaux de gouvernance, en stimulant la capacité sociopolitique et l’accès aux ressources pour cette même satisfaction de besoin, ce qui comprend aussi la « participation aux prises de décision politiques au sein de structures souvent aliénantes sinon opprimantes » (Hillier, Moulaert, and Nussbaumer 2004).

D’autres approches s’intéressent à la « transformation sociale ». Un tel cadre théorique permet d’envisager la mesure dans laquelle les innovations sociales peuvent contribuer à la transformation sociale, sous quelle(s) condition(s) et avec quel(s) acteurs. Le partage des connaissances entre les acteurs concernés (chercheurs et les acteurs sociaux), le rôle de l’État et des politiques publiques, l’économie solidaire et la place de l’entreprise sociale y sont aussi des éléments abordés. Ces approches mettent en avant le potentiel d’expérimentation avec une mobilisation pour exiger la reconnaissance (Klein et al. 2016). D’autres projets, comme le projet TRANSIT[5], financé par FP7,  mettent en avant les points de transformation, les moments où les innovations sociales déclenchent un changement dans la société et en particulier : la manière dont l’innovation social interagit avec d’autres formes de changement (transformatif) et la manière dont les acteurs sont (dé)responsabilisés.

4. LES IMPACTS DES INITIATIVES CITOYENNES SUR LA « RESILIENCE LOCALE »

 Le rôle des initiatives citoyennes dans la « résilience locale »

« La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient ». C’est ainsi que débute le principe 10 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement. Il s’agit d’une part de sensibiliser les citoyens et leur donner accès à l’information, ainsi qu’à des actions judiciaires et administratives,  mais aussi de leur permettre de participer aux processus de prise de décision. Un accès effectif à des, notamment des réparations et des recours, doit être assuré (ONU 1992). Cela est repris par le Groupe de haut niveau du Secrétaire – général sur la viabilité mondiale de l’ONU qui indique qu’ il faut « inciter les populations locales à participer activement à l’élaboration, à la planification et à l’exécution de politiques axées sur la viabilité » (ONU 2012, 4).

Le développement durable nécessite aussi une implication des citoyens de manière individuelle ou collective car elle nécessite des changements de comportements majeurs. Cette participation peut prendre une forme tant ascendante que descendante, initié par les citoyens ou les autorités publiques (Hurard 2011) .

D’après une analyse menée dans deux QDC et deux VT en 2015-2016, les membres des QDC ne soulignaient ni l’effondrement à venir ni le besoin de se préparer en cherchant les alternatives aux énergies fossiles, alors que les membres des VT, insistaient sur « ces aspects environnementaux en expérimentant les solutions à petite échelle » (Marion 2016, 69).

Comment mesurer la « résilience locale »?

Pour Carton et al., le concept de résilience n’est pas quantifiable et on ne peut pas définir d’indice de résilience opérationnels.  En effet, les auteurs font les observations suivantes :

  1. Les systèmes sont interconnectés et emboîtés ;
  2. La résilience dépend de la position de l’observateur ;
  3. La résilience est fonction de l’importance relative attribuée à chacun des composants ;
  4. Si l’on utilise un critère de seuil pour quantifier sur la base de « précarité », « latitude » et « résistance », comment y trouver écho dans les sciences sociales ?;
  5. La résilience a un coût ;
  6. La résilience est une propriété émergente, et la résilience d’un système n’est pas la somme de la résilience de ses parties ; et,
  7. La résilience est volatile (Carton, Stevens, and Servigne 2013)

Cependant, d’autres auteurs proposent des approches qualitative et autant que peu se faire globale voire systémiques :

  • En premier lieu, il pourrait s’agir de mesures type SIG permettent la hiérarchisation et la spatialisation d’informations de nature géographique (réseaux, zones d’aléa, bâtiments…). A travers ces mesures, ce sont les impacts d’un choc sur les réseaux techniques d’une ville que l’on peut analyser ainsi que la remise en service de ces réseaux à partir d’une analyse spatiale.
  • En deuxième lieu, une approche organisationnelle permettrait d’identifier les dépendances du système. Ce travail pourrait avoir lieu à travers un auto-diagnostic des ressources nécessaires au fonctionnement du  système ainsi que de sensibiliser à l’intérêt de partager ces informations avec les autres gestionnaires.
  • En troisième lieu, un travail collaboratif permettrait la représentation des dépendances entre systèmes, pour échanger sur ces dépendances, apprendre mutuellement l’importance des ressources utilisées pour ensuite mettre en œuvre des solutions communes, tant sur le fonctionnement interne que les procédés d’échanges, la mutualisation ou la réallocation des ressources.
  • En quatrième lieu, des outils de suivi et gestion permettrait de mettre en œuvre des solutions pour améliorer la résilience, tout en s’assurant que « La gestion des interdépendances doit rester à l’échelle globale afin d’assurer la résilience de l’ensemble du système, et pas uniquement d’un sous-système » (Toubin et al. 2012).

Cette approche au niveau de la ville est extrêmement complexe et ne saurait être mise en œuvre dans le cadre du projet VILCO. Cependant, c’est justement l’approche prise par le projet dans l’analyse de la résilience, non pas de la Région ou des quartiers, mais des initiatives en tant que telles (sujet qui sera traité ailleurs). Il sera cependant crucial, comme indiqué plus haut, de ne pas supposer que la somme des résiliences des initiatives permet d’augmenter la résilience locale, mais qu’il s’agit bien d’éléments distincts, même si liés entre eux.

Le projet TESS

Le projet de recherche européen FP7 TESS- Towards European Societal Sustainability[6], possède deux objectifs particulièrement pertinents quant aux questionnements de VILCO :

  1. Quel est l’impact des initiatives citoyennes (Community-based initiatives) en termes de potentiel de réduction de carbone et d’effet économique?
  2. Quelles structures institutionnelles (valeurs, politiques, mécanismes) soutiennent ces initiatives au-delà de la phase initiale vers une phase d’accélération et de diffusion des impacts désirés ?

Le projet a été mené à travers 63 initiatives en  Finlande, Allemagne, Italie, Roumanie, Ecosse et Espagne dans des activités couvrant des domaines tels que : la production et vente de produits bio, la lutte contre le gaspillage alimentaire, le recyclage et la réutilisation de matériel, la promotion de mode de transports durables, la production et distribution d’énergie renouvelable, et la création de cadre administratifs ou infrastructures dans leurs entourages.

Un outil pratique

Concernant le premier objectif – aussi l’objectif de cette note –  le projet a développé un outil[7] que chaque initiative peut utiliser afin de définir les émissions de gaz à effets de serre qui sont évités (comparés à un scénario de base) et l’équivalent en empreinte carbone. Les chiffres proposés permettent de quantifier l’impact positif sur l’environnement des initiatives par rapport à un scénario de base où ces initiatives n’auraient pas lieu[8]. Les activités couvertes sont :

  • Le transport de biens
  • Les déplacements personnels
  • Le recyclage
  • La production ou vente de produits bio
  • La lutte contre le gaspillage alimentaire
  • La préparation de repas
  • La production de chauffage
  • La production d’électricité

Les initiatives entre ensuite des données concernant les distances  parcourues, les quantités utilisées, recyclées, les quantités produites, le nombre de réfrigérateurs utilisés, le nombre de repas produits ou encore la quantité d’énergie produite.

Enfin, l’outil présente le calcul de l’impact environnemental de l’initiative.

Des indicateurs pour mesurer l’impact

Le projet a mené une analyse multicritères en définissant des indicateurs d’impact des initiatives comme présenté ci-dessous (TESS 2016b, 40).

Les calculs de l’impact des initiatives citoyennes

Cette méthode de calcul ne présente pas les émissions totales causées par une initiative spécifique mais une estimation des GES évités par rapport au scénario de base, prenant en compte les comportements de consommation d’une personne dans chaque pays.

Les calculs montrent que le potentiel le plus fort de réduction des GES est pour les initiatives de production d’électricité et chauffage, le transport personnel et la préparation de repas végétariens ou végans.

L’impact sur la réduction des GES des initiatives de production biologique est beaucoup  plus limité que la préparation de repas avec une quantité réduite de produits d’origine animale. Cependant, ces activités ont un impact fort sur la cohésion sociale ou le lien avec la nature dans un espace urbain.

Le tableau ci-dessous présente le détail de cette analyse(TESS 2016b).

Jardins partagés CSA Groupes d’achats solidaires Coopératives alimentaires Energie communautaire/ durable Re/up-cycler Mobilité durable
Réduction de CO2 0,2 0,3 0 0,3 100 2,5 3,3
Efficacité carbone 1,1 0,0 1,8 1,8 100 4,9 39,1
Capital social 100 33,1 26,5 7,2 0 10,9 18,1
Inclusion sociale 100 0 14,1 80,5 42,2 65,4 6,1
Durabilité financière 25,2 100 0 38,3 25 64,8 19,8
Impact économique local 36,7 100 0 34,1 96,5 22,3 40,9
Mobilisation politique 2,7 31,3 25,7 41,4 28,3 100 0
Réseautage extérieur 42,3 0 31,4 60,6 100 32,4 73,6
Innovativité 63,8 32 0 70,2 100 29,5 30,2
Capital humain 64,3 50,6 63,2 40,5 90,4 0 100

(Performance moyenne par initiative selon 10 critères de jugement, min =0, max=100)

Les effets rebonds

Il ne faut pas cependant omettre les effets rebonds dans les comportements des consommateurs, par exemple :

  • Energie: L’amélioration du chauffage et rafraichissement des pièces, des transports personnels, de l’électroménager et de luminaires implique des réductions de coûts qui augmentent la consommation des ménages (notamment dans les groupes de population les plus défavorisés.
  • Transport :
    • Une plus grande efficience augment la demande
    • Des prix de carburants plus faibles et une efficience accrue augmente la demande pour la qualité qui en retour demande plus de service
    • Augmentation de la circulation et du transport de marchandises.
  • Alimentation :
    • Une surproduction d’alimentation peut mener à une surconsommation ou du gaspillage alimentaire
    • Opter pour des repas plus « verts » ou réduire la quantité de nourriture achetée libère e du budget pour d’autres achats
    • Opter pour des repars plus « verts » peut mener à des impacts macro-économiques tels que de plus grandes exportations de production de viande en réponse à une chute de la consommation locale
    • Des systèmes locaux de distribution d’alimentations inefficients peuvent mener à une augmentation de trajets
    • Augmentation des trajets pour des loisirs domestiques pour des jardins hors de la ville
    • Plus d’émissions de GES pour certains produits bio
    • Une production locale ne signifie pas toujours une réduction des émissions de GES(TESS 2016a).

Ces effets n’ont pas pu être évalués dans ce projet dû à un manque de données.

D’après ce projet, si 5% de tous les citoyens européens s’engageaient dans les activités citoyennes de l’ordre de celles du projet, presque 85% des pays de l’UE 28  atteindraient leurs objectifs de réduire les émissions de GES par 20% d’ici 2020 (dans les domaines de l’alimentation/agriculture, déchets, énergie et transports)(TESS 2017). Par là-même, Rob Hopkins souligne l’importance de la multiplicité des actions de niches comme multiplicatrices des effets qui permettront un changement (Marion 2016).

5. PROPOSITIONS POUR MESURER L’IMPACT SUR LA RESILIENCE LOCALE D’INITIATIVES CITOYENNES

En reconnaissant les limites à collecter des données de manières « traditionnelles », des « entrants concrets et scientifiques », c’est la science post-normale (Funtowicz and Ravetz 1994), avec des échanges permanents et de la co-construction du savoir et des décisions qui pourront éclairer notre questionnement sur un concept à la fois transversal et porteur de créativité (Toubin et al. 2012).

Mesurer les « impacts des initiatives citoyennes sur la résilience locale »?

Une telle analysepourrait prendre la forme de : une revue de littérature et la définition d’une méthodologie participative ; un moment de co-création de l’analyse avec des initiatives ; une analyse transversale.

  • La résilience locale/de la ville: Commencer par questionner le besoin de créer de la résilience : A quoi doit faire face la ville ? Face à quoi doit-elle être résiliente ? Une telle question permettrait d’aller au-delà des définitions et concepts d’usage à un moment donné, pour comprendre ce qui se cache derrière les motivations intrinsèques des initiatives. Il se peut aussi très bien que des initiatives citoyennes ne se positionnent pas par rapport à cette question, mais agissent de manière beaucoup plus floue.
  • Des postulats: établir un certain nombre de postulats, eux-mêmes définis au fur et à mesure, concernant les initiatives en question : par exemple qu’elles ont lieu à l’échelle d’un quartier ? ou qu’elles cherchent une forme de cohérence ?
  • Quelles activités pour quels effets ?:  demander aux initiatives d’évaluer elles-mêmes qu’elles sont les effets qu’elles escomptent de leurs activités. Cela permettrait d’évaluer leur perception, d’aller dans le détail de leurs activités mais aussi de les confronter à l’ampleur de leurs activités par rapport aux impacts qu’elles attendent. Il serait possible de calculer certains de ces impacts avec des outils existants. Il serait aussi possible d’envisager des effets rebonds qui pourraient avoir lieu et donc, être critique par rapport aux expérimentations en cours.
  • Analyse : réaliser une analyse transversale par rapport aux éléments auxquels faire attention et des solutions alternatives à proposer : par exemple sensibiliser sur certaines démarches à prioriser, ou bien sur des effets rebonds à limiter. Cela pourrait aussi servir d’objet critique entrant dans la réflexion des initiatives. A un niveau de politique publique, cela permettrait aussi d’établir des priorités et envisager les « succès » relatifs ou réels de certaines initiatives.

Calculs des impacts environnementaux des initiatives citoyennes

Cependant, « si la notion de résilience favorise les échanges et l’innovation, elle peut aussi favoriser le flou et le manque de rigueur qui nuiraient alors à son utilisation. En effet, elle est parfois définie comme un état et un processus qui y mène, ou bien comme une propriété (innée ou acquise) qui relève de diverses caractéristiques parfois contradictoires (Djament-Tran et al., 2011) : redondance, diversité, adaptabilité, interdépendance, connectivité ou encore flexibilité » (Toubin et al. 2012).

Il serait donc pertinent,  l’analyse de l’impact des initiatives citoyennes sur la résilience locale, de se limiter uniquement à un aspect,  celui de l’impact environnemental. Un tel choix se pose pour des raisons conceptuelles et pragmatiques :

  • Comme indiqué plus haut, il serait extrêmement complexe de mener une analyse de la résilience urbaine et des acteurs et systèmes qui la compose  ;
  • Se focaliser sur un aspect seulement permettra d’étayer une étude thématique sur l’impact des initiatives ;
  • Le concept de résilience face aux changements (effondrements) imminents s’est positionné historiquement clairement dans une approche de prévention de catastrophes naturelles ( à la Conférence mondiale de Kobe au Japon sur la prévention des catastrophes naturelles en 2005, dans le cadre du programme de l’ONU “Making Cities Resilient” de 2009, dans le rapport Pour L’avenir Des Hommes et de La Planète:  Choisir La Résilience du Groupe de haut niveau du Secrétaire général de l’ONU sur la viabilité mondiale de l’ONU en préparation de Rio +20 en 2012) (Carton, Thevard, and Sinaï 2013).
  • Les aspects environnementaux commencent à être de plus en plus analysés, qualifiés et quantifiés (à commencer par les travaux du TEEB sur les services écosystémiques (TEEB 2010) )

En tout état de cause, certaines initiatives se refusent à parler de « développement durable », résilience » ou « transition » pour ne pas être étiqueté car cela fait trop intellectuel ou ne fédère pas suffisamment(Marion 2016). Il serait donc pertinent d’utiliser des « indicateurs » ou « éléments de mesure » suffisamment précis et explicité mais sans forcément se référer aux concepts les recouvrant.

En résumé, il semble important de mener les étapes suivantes :

  • Etablir une forme de taxonomie des activités des initiatives citoyennes et/ou QDC ;
  • Mener une revue de littérature sur les indicateurs d’impacts environnementaux (définitions, indicateurs, valeurs) de ces activités (ou approximations) ;
  • Analyser les impacts identifiés ;
  • Réaliser une grille d’analyse pour les appels à venir (indiquant les éléments à collecter/évaluer) ; et,
  • Identifier les sources de référence pour calculs ultérieurs.

REFERENCES

Brundtland, Gro Harlem. 1987. ‘Notre Avenir À Tous’. Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU, présidée par Madame Gro Harlem Brundtland.

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———. 2016. ‘Inspirons Le Quartier: L’appel À Projets Des Initiatives Citoyennes Collectives et Durables, Modalités’. Quartiers Durables Citoyens, Potagers Collectifs, Composts Collectifs, Good-Food – Alimentation Durable et Actions Zéro Waste.

Carton, Hugo, Raphaël Stevens, and Pablo Servigne. 2013. ‘Faut-Il Sauver Le Concept de Résilience ?’ Institut Momentum.

Carton, Hugo, Benoît Thevard, and Agnès Sinaï. 2013. ‘Freins et Leviers Des Politiques de Résilience Locale En Europe’. Institut Momentum.

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Marion, Catherine. 2016. ‘Comparaison Entre Deux Villes En Transition (Bottom-up) et Deux Quartiers Durables (Top-down) Sur La Région de Bruxelles-Capitale’. Université Catholique de Louvain.

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TEEB. 2010. ‘L’Économie Des Écosystèmes et de La Biodiversité : Intégration de l’Économie de La Nature. Une Synthèse de L’approche, Des Conclusions et Des Recommandations de La TEEB.’ http://doc.teebweb.org/wp-content/uploads/Study%20and%20Reports/Reports/Synthesis%20report/Synthesis%20report_French.pdf.

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Toubin, Marie, Serge Lhomme, Youssef Diab, Damien Serre, and Richard Laganier. 2012. ‘La Résilience urbaine : un nouveau concept opérationnel vecteur de durabilité urbaine ?’ Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, no. Vol. 3, n° 1 (June). https://developpementdurable.revues.org/9208.

ANNEXE 1: OBJECTIFS DES APPELS A PROJETS QDC (2008-2016)

  2008, 2009, 2010 2012 2013 2014 2016
Objectifs de l’appel à projets Le présent appel à projets « Quartiers durables » est une initiative de Bruxelles Environnement et s’adresse à tous les acteurs des quartiers existants de la Région Bruxelloise, hormis les quartiers qui ont bénéficié d’une aide dans le cadre d’un appel à projets « Quartiers durables » précédent. (2011) L’objectif de l’appel à projets Quartiers durables est de soutenir les citoyens prêts à s’investir pour rendre leur quartier plus durable, changer leur comportement, adapter leur espace de vie et assurer le bien-être de chacun.  L’appel à projet “Quartiers durables citoyens” a comme objectifs de: favoriser (…) ;  soutenir, accompagner et valoriser (…) ;  permettre (…) pour se donner des perspectives communes à l’échelle d’un quartier et faire évoluer la ville vers une société durable. Il est du rôle des pouvoirs publics de renforcer et de valoriser ces actions et expérimentations, de soutenir la production de savoirs en la matière, d’en amplifier les effets, voire d’en tirer des enseignements pour produire de nouvelles normes.

L’appel à projets « Quartiers durables citoyens » est l’un de ces dispositifs de soutien et d’amplification.

Depuis 2008, l’appel à projets annuel « Quartiers durables citoyens » vise à soutenir et accompagner des groupes d’habitants désireux de renforcer la durabilité de leur quartier, dans une démarche citoyenne et collective. Inspirons le quartier  Cet appel à projets encourage et soutient les habitants qui souhaitent s’engager dans des projets collectifs en faveur de l’environnement et du développement durable, dans leur quartier ou leur voisinage, en groupe, avec des amis, des connaissances ou des voisins, en recréant du lien social, de la convivialité et du bien-être. (…)  les projets ne manquent pas pour des citoyens qui souhaitent s’engager à l’échelle d’un petit projet ou d’un quartier durable, à faire de la Région de Bruxelles-Capitale une ville-région plus durable, une ville en transition vers une société plus respectueuse de la planète et des gens qui la peuplent, un monde plus solidaire et plus agréable à vivre.

(…)

Objectif des QDC Les quartiers durables poursuivent des objectifs communs, qui dépassent l’échelle de leur territoire pour s’inscrire dans la réalité planétaire : réduire l’impact sur l’environnement, limiter les pollutions, lutter contre les changements climatiques et le réchauffement de la planète, développer le bien-être de tous, assurer l’égalité des chances et le partage culturel …Les projets de ‘Quartier durable’ ont pour objectifs d’amorcer une dynamique de projets liés à des questions environnementales et urbaines. Ces projets se fondent sur des relations de proximité et de convivialité, ils visent la transformation des comportements individuels et la création d’actions et de biens d’intérêt collectifs. (2011) Les quartiers durables poursuivent des objectifs communs : renforcer Bruxelles en tant que ville durable à partir du quartier tout en le connectant à la région Bruxelloise et aux défis planétaires. Ilsvisent à établir un plan d’action sur les trois dimensions du développement durable, les dimensions environnementale, sociale et économique tout en mettant déjà en œuvre une partie des solutions collectivement identifiées. Ils rassemblent les citoyens, les organisations privées et les pouvoirs publics en donnant à tous ces acteurs une capacité d’action et un poids dans les décisions d’intérêt général.* Les quartiers durables citoyens poursuivent des objectifs communs : renforcer Bruxelles en tant que ville durable à partir du quartier tout en le connectant aux autres quartiers, à la région bruxelloise et aux défis planétaires. Il existe actuellement une trentaine de quartiers durables citoyens en région bruxelloise.Chaque quartier a sa propre dynamique, mais tous, à l’échelle de leur territoire, essayent de releverplusieurs défis (…)

(…)

La dimension collective est un élément central de l’appel à projets « Quartiers durables citoyens ». Le

projet d’un quartier durable doit répondre aux intérêts des habitants et usagers de son périmètre et

favoriser la mobilisation des habitants et acteurs locaux autour d’initiatives communes.

Inspirons le quartierL’appel à projet soutient des projets basés sur les trois objectifs suivants : Développer les initiatives citoyennes et l’ancrage citoyen

(…)

 Travailler dans une dynamique collective

Agir, c’est bien, Agir ensemble, c’est mieux ! Parce qu’ensemble, on est plus forts. (…)

 Être un maillon du développement durable de la région, notamment sous son aspect environnemental

Les thématiques couvertes par le développement durable et les défis à relever sont nombreux : développer la résilience de la ville, relocaliser, diminuer les déchets, favoriser une alimentation plus saine, notamment par la production, préserver la biodiversité en ville, réduire la pression automobile, se réapproprier les espaces publics… De tels projets doivent aussi permettre le mieux vivre ensemble, la solidarité avec les personnes isolées ou socialement fragilisées, et les initiatives intergénérationnelles.

Une plus-value environnementale est obligatoire dans chaque projet.

Objectifs particuliers des QDC

L’appel à projets ‘Quartiers Durables Citoyens’ encourage et soutient les habitants qui s’engagent dans leur quartier en développant des actions collectives en faveur de l’environnement et du développement durable. Concrètement, les Quartiers Durables Citoyens :

 travaillent à l’échelle d’un quartier (…)

 investissent du temps dans la construction du groupe(…)

 mettent en place une dynamique globale(…)

 créent un cadre pour le développement de nombreux projets multithématiques, (…)

 suscitent et renforcent les partenariats (…)

 mettent en avant l’approche participative, (…)

 

Les Quartiers Durables Citoyens ont les trois principes de cet appel à projet inscrits dans leur objectifs : être citoyen, être collectif, être durable. Dans un « Quartier Durable Citoyen », les habitants se mobilisent en vue de le rendre plus agréable à vivre, plus respectueux de l’environnement et plus solidaire.

[2] Jacques Theys et Cyria Emelianoff, « Les contradictions de la ville durable », Le Débat, n°113, janvier-février 2001

[3] Béatrice Bochet, Géographe, Université de Lausanne, « Morphologies urbaines et développement durable : transformations urbaines et régulation de l’étalement », in « Enjeux du développement urbain durable », Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2005, p.68.

[4] http://www.reseautransition.be/la-transition/les-principes-de-base/

[5] http://www.transitsocialinnovation.eu

[6] http://www.tess-transition.eu/

[7] http://www.sustainable-communities.eu/track-it/

[8] http://www.tess-transition.eu/wp-content/uploads/2016/09/Information-Sheet-Track-It_final.pdf